Le ministre de la communication discutant avec celui de l'économie et certains de ses collaborateurs. Image : AMI |
L’hôtel
Mauri-centre a abrité jeudi soir une table ronde organisée par le ministère de
la communication et des relations avec le parlement. Le dîner-débat s’est tenu
sur le thème: « rôle de la presse dans la lutte contre la
corruption ».
Ouvrant
le débat, le ministre de la Communication et des relations avec le Parlement,
M. Mohamed Yahya Ould Horma, a mis en exergue l’importance du rôle des média
dans la lutte contre la corruption.
Il
s’agit, a dit le ministre, d’un ancien phénomène social qui est lié à la
relation entre les responsables et les administrés et entre les biens publics
et biens privés, précisant qu'elle est fondée sur le profit tiré par le
corrompu et le corrupteur par le biais de l'entrave aux procédures et normes
régissant la dépense publique.
Il
a ajouté que la communauté internationale a examiné cette question, à travers
les conventions, « Merda » des Nations Unies pour la lutte contre la
corruption, et la convention de l'Union Africaine portant sur le même domaine.
Au
plan national, le ministre a souligné que la Mauritanie a élaboré une stratégie
de lutte contre la gabegie qu’elle compte exécuter, soulignant le rôle
attribués aux deux observatoires et de la commission nationale d'élimination de
la gabegie dont la mise en place est fixée par cette stratégie.
Il
a ajouté que le gouvernement, en application des orientations du Président de
la République a déclaré la guerre contre la gabegie, ce qui a eu des incidences
positives sur la situation financière générale de l’Etat, grâce à des
performances au niveau des recettes fiscales et de la transparence dans les
marchés publics.
Le
ministre a, enfin, précisé que la lutte contre la gabegie est une action
participative qui implique les pouvoirs publics, la presse et les organisations
de la société civile, réitérant que cet effort nécessite la contribution des
spécialistes dans les procédures juridiques, financières et la comptabilité.
Parlant
des pertes engendrées par cette pratique, M. Mohamed Yahya Ould Horma a indiqué
que les pertes causées par la gabegie en Afrique sont estimée à 150 millions de
dollars, soit 25% du produit intérieur brut (PIB).
La
rencontre a donné lieu à deux exposés traitant les fondements essentiels de la
stratégie nationale de la lutte contre la corruption et le rôle des médias dans
la lutte contre cette pratique, présentés respectivement par MM. Yahya Ould
Abdel Dayem, directeur des politiques au ministère des affaires économiques et
du développement et Mohamed Abdallahi Ould Bellil, journaliste.
Ces
deux présentations ont suscité des débats féconds et des interventions
enrichissant le sujet.
Le
dîner -débat s'est déroulé en présence du ministre des affaires économiques et
du développement et le conseiller du Premier ministre, président de la
commission nationale de la transparence dans les industries extractives.
Notons
qu’il existe un réseau d’ONG pour lutter contre la corruption en Mauritanie.
Mobilisation de la société civile
En
Mai 2012 s’est tenu, dans les locaux de la GIZ (Coopération Allemande), un
atelier de planification stratégique organisé par la Coalition Contre la
Corruption en Mauritanie (3CM), en partenariat avec la GIZ. Cet atelier 3CM,
riche en idées et en débats, était modéré par un consultant international, en
la personne de Mr Coulibaly, de nationalité malienne, expert en la matière.
Créée
en 2008 mais n’ayant reçu son récépissé légal qu’en février 2012, 3CM regroupe
une vingtaine d’organisations et de personnes ressources composée de
journalistes, experts, avocats, Ouléma, défenseurs des droits humains. En plus
de ses Statuts et Règlement Intérieur, elle a élaboré une Charte d’Ethique et
de Déontologie, une étude de complémentarité, ainsi qu’une Stratégie de
Développement Organisationnel.
A
son actif, 3CM peut déjà se prévaloir de plusieurs réalisations importantes,
dont notamment, l’élaboration d’un Rapport national sur l’Etat des lieux du
droit d’accès à l’information en Mauritanie, la contribution à l’élaboration de
la Stratégie Nationale de Lutte Contre la Corruption (SNLCC) et l’initiation à
l'introduction dans l’éducation de la lutte contre la corruption dans les
curricula scolaires.
Aujourd’hui,
3CM est représentée au sein de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics
(ARMP). Tout comme elle est membre de l’Observatoire Indépendant de Lutte
contre la Corruption en Mauritanie et tend à devenir une section (chapter)
nationale de Transparency International dont elle est déjà un Groupe de contact
informel.
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