L'une
des principales inquiétudes des jeunes en Mauritanie est de savoir s'ils
trouveront en emploi.
Avec
le soutien du ministère de la Culture, le Forum de la Jeunesse de l’Orientation
(FJO) a organisé un salon consacré aux jeunes bacheliers et autres diplômés des
instituts de formation.
Cet
évènement de deux jours s'est achevé le samedi 6 juillet.
"Les
étudiants, forts de leur vécu de l’enseignement supérieur, présentent leurs
parcours universitaires, permettant ainsi aux lycéens de trouver les réponses à
leurs questions et peut être découvrir leur vocation", a expliqué Aounen
Moctar, chargé de communication au FJO, à Magharebia.
Ce
genre d’évènements liés à l’éducation manquent cruellement en Mauritanie, selon
le FJO.
Cela
explique les forts taux d’échec des étudiants mauritaniens durant leur première
année universitaire, car "ils ne savent pas vraiment ce qu’ils veulent, ni
ce qu’ils peuvent faire", indiquent les organisateurs de cet évènement.
Des
représentants du gouvernement ont assisté à la cérémonie d'ouverture.
"Seule
la jeunesse est capable de faire avancer le pays", a déclaré aux
participants Khalil Ould Jiyid, secrétaire général du ministère de la Culture,
de la Jeunesse et des Sports.
"C’est
conscient de cette réalité que le gouvernement a mis en place une stratégie
assurant un encadrement de proximité aux jeunes. C’est dans ce cadre qu’il
faudrait intégrer la tenue de ce forum qui contribue à l’intégration des jeunes
au marché du travail", a-t-il ajouté.
Les
étudiants venus s’informer lors de ce salon ont fait part de leur satisfaction.
"C'est vraiment bien", a affirmé Mohamed Lemine Ould Oumar, étudiant
en 1ère année d'économie.
"J’ai
appris beaucoup de choses ici, en particulier comment rédiger un CV et écrire
une lettre de motivation. Il y a aussi beaucoup de propositions de formations
qui m’intéressent", a-t-il ajouté.
Certains
participants ont décidé de prendre leur destin en main. Cheikh Ahmed Ould
Cheibani est diplômé de l'Université de Nouakchott et il est parvenu à se
lancer avec succès dans l’enseignement privé, en fondant sa propre école.
"Aujourd’hui",
a-t-il confié à Magharebia, "je suis arrivé à m’en sortir. Cela a été très
difficile pour moi. Il fallait faire face aux tracasseries administratives et
mobiliser les financements auprès de mes proches. Depuis cette année 2013, on a
commencé à faire des bénéfices. Donc, je pense que l’avenir s’annonce
bon".
Il
a recommandé que "les autorités lancent des campagnes de sensibilisation
pour décomplexer les jeunes qui refusent de faire certains métiers jugés à tort
dégradants".
"Je
conseille donc à tous les jeunes de se diriger vers le secteur privé et lancer
des projets qui leur permettent de compter sur eux-mêmes", a ajouté Ould
Cheibani.
Les
chiffres officiels estiment le taux de chômage à 30 pour cent. Et selon
l'Agence nationale de promotion de l’emploi des jeunes (ANAPEJ), seule une
faible proportion des emplois est occupée par des diplômés.
"Les
efforts entrepris jusqu’à ce jour par le gouvernement sont insuffisants",
a pour sa part estimé Mouammar Ould Mohamed Salem, président de l’Association
des diplômés de l’enseignement supérieur au chômage.
"Les
jeunes diplômés au chômage font face à beaucoup de problèmes, et les mesures
adéquates doivent être entreprises pour faire face à la question", a
ajouté ce militant.
Pourtant,
selon un responsable au ministère mauritanien de l’Emploi, le pays a "déjà
piloté un certain nombre de programmes" pour encourager l’emploi des
jeunes diplômés.
"Le
gouvernement continuera de mettre en œuvre ce programme très approprié dont
l’objectif est l’insertion des jeunes dans la vie professionnelle", a
ajouté Abdellahi Ould Mohamed Ewah.
Bakari Guèye
Magharébia.com
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