vendredi 6 septembre 2013

Déluge à Noukchott : Plusieurs quartiers sous les eaux



Les habitants de Nouakchott souffrent le martyre suite aux fortes précipitations enregistrées mercredi et jeudi derniers. Ces pluies sont venues s’ajouter à celles qui se sont abattues quelques jours plus tôt rendant ainsi la vie dans la capitale intenable.
Plusieurs quartiers de la ville ont été ainsi envahis par les eaux ; et curieusement, le gouvernement ne semble pas avoir pris la mesure de la catastrophe en ce sens qu’au conseil des ministres de jeudi, il n’a pipé un traitre mot sur cette situation porteuse de graves dangers.
Et pourtant, Nouakchott est aujourd’hui une ville sinistrée et il va falloir beaucoup plus que la traditionnelle commission pilotée par le wali pour gérer cette catastrophe.
Dans les quartiers périphériques et pauvres comme Arafat et Dar Naim,la souffrance des populations a atteint son paroxysme et des dizaines voire des centaines de famille sont sans abris depuis que les eaux ont pris possession de leurs habitations. A El Mina, à Sebkha, à la Socogim PS, à Riyad, au Ksar et même à Tevrak Zina, c’est la galère.
Partout la vie est au ralenti et les rues sont quasi-impraticables en plusieurs endroits et de grosses mares se sont  formées en plein centre ville, où les services d’assainissement et le génie militaire ont engagé des moyens logistiques pour le pompage des eaux stagnantes.
Donc, la situation est d’autant plus inquiétante que, des foyers entiers se sont retrouvés en moins de 24h assis sur le sol avec comme unique toit le ciel qui continuait de pleuvoir, aggravant minute par minute la situation des ces pauvres toujours en quête de secours humanitaires.
Réaction des partis politiques
Les familles sinistrées se sont plaintes de l’absence de toute attention ou aide de la part des partis politiques, malgré le contexte électoral qui draine traditionnellement les chasseurs de voix vers les bases populaires.
Pourtant certains partis de l’opposition ont élevé la voix pour dénoncer le mutisme des autorités.
C’est ainsi que l’UFP a déclaré que Nouakchott est une ville sinistré appelant les autorités à intervenir d’urgence pour sauver les populations.
Pour sa part, l’AJD/MR a attiré l’attention du gouvernement sur les dangers encourus par les populations en termes de santé publique et le prend pour responsable des dégâts occasionnés chez les particuliers et les entreprises qui se plaignent de sinistres.
L’AJD/MR constate que dans les quartiers populaires et périphériques, les nouvelles routes bitumées aménagées par le pouvoir ont été mises à une telle hauteur par rapport aux maisons, que ces dernières se transforment en réceptacles pour les eaux qui finissent par en remplir les fosses septiques qui refluent dans les demeures mêmes. La menace sur la santé publique est donc très sérieuse.
Et la réaction de l’Etat et des autorités municipales se limitent à des « solutions sparadrap » : le pompage des eaux par des camions citernes, déplore le parti.
Et l’AJD/MR d’estimer que c’est l’« incompétence » de l’Etat à mener une véritable politique de ville qui est en cause ; « ce qui ne dédouane pas les autorités municipales de leurs responsabilités d’élus face aux populations qui leur ont fait confiance ».
Enfin, le parti juge urgent pour la municipalité, avec l’appui de l’Etat de réaliser à Nouakchott des canaux d’évacuation de l’eau et des bassins de réception afin de solutionner de façon pérenne le problème des inondations, d'envisager en attendant l’ensablement des zones précaires afin de soulager les populations et de repenser sérieusement la politique d’attribution des terrains et rendre obligatoire les travaux d’assainissement avant toute attribution.
De son coté, le mouvement de la Nouvelle Pensée dirigé par le sénateur Mohamed Ould Ghadde a accusé les autorités d’avoir failli à leur mission en délaissant les populations abandonnées à leur triste sort.
Dans une déclaration datée du jeudi 5 septembre, le mouvement a lancé un appel à toutes les bonnes volontés pour venir en aide aux sinistrés.
Notons que la ville de Nouakchott ne dispose pas de réseau fiable pour l’évacuation des eaux usées et de ruissellement. L’ancien réseau, aujourd'hui vétuste et saturé, a été construit dans les années 1960 et était destiné à la cité naissante dont les habitants faisaient à peine 3 000 personnes. Aujourd’hui, la population de la ville frise le million d’habitants.
Selon les environnementalistes, la situation de Nouakchott est plus compliquée étant donné que la ville est située à plus de 70% en dessous du niveau de la mer. C’est ce qui explique l’ampleur des dégâts à la moindre goutte de pluie.

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