Les
habitants de Nouakchott souffrent le martyre suite aux fortes précipitations
enregistrées mercredi et jeudi derniers. Ces pluies sont venues s’ajouter à
celles qui se sont abattues quelques jours plus tôt rendant ainsi la vie dans
la capitale intenable.
Plusieurs
quartiers de la ville ont été ainsi envahis par les eaux ; et
curieusement, le gouvernement ne semble pas avoir pris la mesure de la
catastrophe en ce sens qu’au conseil des ministres de jeudi, il n’a pipé un
traitre mot sur cette situation porteuse de graves dangers.
Et
pourtant, Nouakchott est aujourd’hui une ville sinistrée et il va falloir
beaucoup plus que la traditionnelle commission pilotée par le wali pour gérer
cette catastrophe.
Dans
les quartiers périphériques et pauvres comme Arafat et Dar Naim,la souffrance
des populations a atteint son paroxysme et des dizaines voire des centaines de
famille sont sans abris depuis que les eaux ont pris possession de leurs
habitations. A El Mina, à Sebkha, à la Socogim PS, à Riyad, au Ksar et même à Tevrak
Zina, c’est la galère.
Partout
la vie est au ralenti et les rues sont quasi-impraticables en plusieurs
endroits et de grosses mares se sont
formées en plein centre ville, où les services d’assainissement et le
génie militaire ont engagé des moyens logistiques pour le pompage des eaux
stagnantes.
Donc,
la situation est d’autant plus inquiétante que, des foyers entiers se sont
retrouvés en moins de 24h assis sur le sol avec comme unique toit le ciel qui
continuait de pleuvoir, aggravant minute par minute la situation des ces
pauvres toujours en quête de secours humanitaires.
Réaction des partis politiques
Les
familles sinistrées se sont plaintes de l’absence de toute attention ou aide de
la part des partis politiques, malgré le contexte électoral qui draine
traditionnellement les chasseurs de voix vers les bases populaires.
Pourtant
certains partis de l’opposition ont élevé la voix pour dénoncer le mutisme des
autorités.
C’est
ainsi que l’UFP a déclaré que Nouakchott est une ville sinistré appelant les
autorités à intervenir d’urgence pour sauver les populations.
Pour
sa part, l’AJD/MR a attiré l’attention du gouvernement sur les dangers encourus
par les populations en termes de santé publique et le prend pour responsable
des dégâts occasionnés chez les particuliers et les entreprises qui se
plaignent de sinistres.
L’AJD/MR
constate que dans les quartiers populaires et périphériques, les nouvelles
routes bitumées aménagées par le pouvoir ont été mises à une telle hauteur par
rapport aux maisons, que ces dernières se transforment en réceptacles pour les
eaux qui finissent par en remplir les fosses septiques qui refluent dans les
demeures mêmes. La menace sur la santé publique est donc très sérieuse.
Et
la réaction de l’Etat et des autorités municipales se limitent à des
« solutions sparadrap » : le pompage des eaux par des camions
citernes, déplore le parti.
Et
l’AJD/MR d’estimer que c’est l’« incompétence » de l’Etat à mener une
véritable politique de ville qui est en cause ; « ce qui ne dédouane pas
les autorités municipales de leurs responsabilités d’élus face aux populations
qui leur ont fait confiance ».
Enfin,
le parti juge urgent pour la municipalité, avec l’appui de l’Etat de réaliser à
Nouakchott des canaux d’évacuation de l’eau et des bassins de réception afin de
solutionner de façon pérenne le problème des inondations, d'envisager en
attendant l’ensablement des zones précaires afin de soulager les populations et
de repenser sérieusement la politique d’attribution des terrains et rendre
obligatoire les travaux d’assainissement avant toute attribution.
De
son coté, le mouvement de la Nouvelle Pensée dirigé par le sénateur Mohamed
Ould Ghadde a accusé les autorités d’avoir failli à leur mission en délaissant
les populations abandonnées à leur triste sort.
Dans
une déclaration datée du jeudi 5 septembre, le mouvement a lancé un appel à
toutes les bonnes volontés pour venir en aide aux sinistrés.
Notons
que la ville de Nouakchott ne dispose pas de réseau fiable pour l’évacuation
des eaux usées et de ruissellement. L’ancien réseau, aujourd'hui vétuste et
saturé, a été construit dans les années 1960 et était destiné à la cité
naissante dont les habitants faisaient à peine 3 000 personnes. Aujourd’hui, la
population de la ville frise le million d’habitants.
Selon
les environnementalistes, la situation de Nouakchott est plus compliquée étant
donné que la ville est située à plus de 70% en dessous du niveau de la mer. C’est
ce qui explique l’ampleur des dégâts à la moindre goutte de pluie.
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